Le jeune enfant a des besoins intenses et il n'a pas la capacité de patienter : il les exprime fort, ce qui est malheureusement souvent pris pour de la mauvaise éducation ou des "caprices".
C'est le nerf de la guerre pour cultiver une relation apaisée, car un besoin non rempli sature les capacités cognitives du jeune enfant et neutralise sa capacité naturelle à coopérer et à se laisser guider par sa figure d'attachement.
Voyons comment :
-détecter un besoin non rempli
-identifier duquel il s'agit
-et comment on fait quand on ne peut pas y répondre.
1. Détecter l’expression d’un besoin non rempli
Il existe 3 principaux cas de figure:
Cas 1: L’enfant fait une demande qui correspond à son besoin
Exemple “J’ai faim”
Cas 2: L’enfant fait une demande car il a un besoin mais sa demande ne correspond pas à son besoin (du fait de son immaturité)
Exemple “J’ai faim” le soir au coucher alors qu’il a besoin de réconfort et de sécurité
=> si on répond à la demande, une autre demande va apparaitre “J’ai soif”, “J’ai envie de faire pipi”
Cas 3: L’enfant ne fait pas de demande mais adopte un comportement “signal d’alarme” qui révèle la sensation désagréable qu’il ressent du fait du besoin non rempli: agité, excité, “agaçant”, “chouine”, se braque, cris, crise de colère, agressif, non coopératif
A ne pas confondre avec un “caprice” ou une intention de défier ton autorité; ces croyances t’éloignent de l’objectif essentiel de remplir ses besoins et renforce ainsi ces comportements, créant un cercle vicieux; cela abîme aussi la relation de confiance, essentielle à la coopération.
Même si la façon d’exprimer n’est pas acceptable, la priorité est de répondre au besoin. Une fois l’enfant apaisé, on peut lui montrer des façons plus acceptables de s’exprimer.
Cas 1 et 2: On peut répondre à la première demande si elle est acceptable pour voir si elle répond bien au besoin
Cas 1, 2 et 3: On cherche le besoin caché, on eut créer du lien en se mettant à hauteur de l’enfant en lui prenant la main par exemple, et en l’interrogeant avec des propositions:
=> As-tu faim?
=> As-tu besoin d’aller aux toilettes ?
=> As tu besoin d’un gros câlin ?
=> Veux-tu faire un jeu ?
=> Aimerais-tu aller au parc ? etc.
Les principaux besoins à explorer:
-physiologiques : manger, boire, dormir, être à bonne température, bouger...
-se sentir en sécurité, protégé, aimé et entouré
-appartenance: se sentir accepté pleinement, dans sa nature, ses envies, ses préférences même si elles ne correspondent pas à celles de l’adulte
-estime: se sentir confiant dans ses capacités, réussir
-s’accomplir: apprendre, créer, comprendre, ...
3. Quand on ne peut pas répondre au besoin
Parfois on n’a pas le temps, pas la patience, pas l’énergie, on a ses propres besoins à remplir... qui nous empêchent de remplir le besoin de l’enfant.
=> Si on dit non de façon ferme et unilatérale, on risque de transformer la frustration en crise. Une posture empathique (car on demande à l’enfant de prendre sur lui) et désolée permettra de rassurer l’enfant sur ton intention de prendre soin de lui et de faire au mieux, ce qui l’apaisera; On tentera au maximum de trouver un compromis, une alternative ou une compensation (au besoin, pas forcéement à la demande !).
Si le manque de ressource se produit fréquemment, il pourra être utile d’envisager des réorganisations familiales (exemples: répartition des tâches, relai, réorganisation de planning, allègement de travail, lâcher prise sur certaines attentes, priorisations, moments de couple ou pour soi à d’autres moments que ceux où les enfants ont un fort besoin de réassurance, etc.)
Recevoir par mail les prochains articles
Créé avec © systeme.io • Politique de confidentialité • Mentions légales