Ce matin, devant la classe de ma fille, j’entends une maman dire à sa fille de 5 ans qui pleurait dans ses bras:

“Tu n’as aucune raison d’être triste, cette journée va très bien se passer, comme toutes les autres et tu vas bien t’amuser“

Quel dommage, j'aurais aimé avoir l'opportunité de lui chuchoter à l'oreille
la clé n°2 (L'intelligence émotionnelle conditionne notre développement), car cette maman parlait avec douceur, mais sa phrase était inefficace:

elle dit que sa fille n’a pas de bonne raison pour être triste, alors qu’elle en a forcément une car l’émotion est apparue, porteuse de son message, et ce indépendamment de la volonté de sa fille; nier l’émotion ne la fait pas disparaitre, bien au contraire, elle réapparait sous une autre forme (et qui est d’ailleurs rarement appréciée par les parents!); toutes les émotions sont légitimes, c’est le corps qui parle de façon autonome, et notre rôle c’est d’apprendre à nos enfants à les reconnaitre, les accueillir, les exprimer et agir pour répondre au besoin qu’elles expriment.

Le déni des émotions est
délétère pour l’estime de soi, car cela sous-tend que l’enfant ne mérite pas d’être entendu ni que l’on réponde à ses besoins. En plus d‘être déroutant car même si la raison n’est pas évidente, l’enfant sent bien que l’émotion est là pourtant donc ne comprend pas le déni de ses parents. Cela peut créer de la culpabilité aussi chez l’enfant de ressentir cela.

La maman interprète que c’est la perspective de la journée qui la rend triste alors que c’est peut-être uniquement la séparation qui est difficile; on peut très bien à la fois savoir que l’on va passer une bonne journée et être triste de quitter sa maman , l’un n’empêche pas l’autre !

Cela dit, il peut être difficile d’accueillir les émotions de tristesse, je ressens moi-même une angoisse lorsqu’elle apparait chez ma fille, car je n’ai pas envie qu’elle soit triste, je voudrais de façon irrationnelle qu’elle ne vive jamais cette émotion, ça me renvoie certainement à mon désarroi d’enfance quand cette émotion n’a pas été accueillie non plus et qu’elle m’envahissait, et je dois maitriser mon irrépressible envie de la consoler d’emblée et d’apporter des solutions, ou encore de la raisonner.

Et puis à force d’expérimenter l’expression de soulagement qui se lit sur le visage d’un enfant à qui on dit : c’est difficile pour toi, tu te sens triste c’est ça? Comment je peux t'aider ? Tu as besoin d’un gros câlin pour que ça passe ? Et aussi la vitesse à laquelle l’émotion peut s’envoler dès lors qu’elle a été accueillie, reconnue et exprimée, on se sent de plus en plus à l’aise avec les émotions de nos enfants. Car finalement je suis sûre que le plus désagréable pour les enfants et surtout les tout-petits, ce n’est pas tant d’expérimenter la tristesse que
d’être seul face à cette sensation désagréable qui les envahit sans comprendre ce qui leur arrive.

L’intelligence émotionnelle se cultive à tous les âges !

Si toi aussi tu as beaucoup d'émotions à accueillir dans la journée ou dans la semaine, les 10 clés peuvent t'aider à retrouver de l'apaisement dans les relations familiales. N'hésite pas à te faire accompagner !

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À PROPOS

Le BLOG de la Papote Efficace est proposé par Véronique Gault, accompagnante en parentalité respectueuse